Premier contact

Comme je marchais, je laissais vagabonder mon esprit. Et à chaque pas que je pensais, une nouvelle image d'Inaphellia prenait forme dans mes yeux. Elle me manquait...

* Mon aimée... *

Les portes défilaient sur mes côtés, au fur et à mesure que je progressais dans les bâtiments. Mais mes sentiments ne changeaint point, intacts.

" Salle de Langue " lisais-je à voix haute.

Ce n'est pas là...

* Tu n'es plus là... *

Et c'est pas de la magie pure...

* Si la magie pouvait nous unir à nouveau... *

Je ne suis peut-être pas loin...

* Tu me manques... *

Inaphellia était le point de convergence de toutes mes pensées. J'aperçus brièvement le mot histoire sur une porte, mais j'étais déjà trois pas au delà quand je réagis. Je fis demi tour, en toute nonchalance.

" Salle d'histoire. Ah ! Un mot de la directrice... " constatai-je.

Je lus le mot de la directrice. Mes lèvres remuaient, aucun son ne sortait. Le mot indiquait la liste d'élève inscrit au cours d'histoire. Et il était précisé qu'il n'yen avait aucun.

* Bien sûr... Bon allez, il me faut un endroit pour travailler, je dois nettoyer la salle *

Je poussai la porte. Elle s'ouvrit en grinçant. Ca commençait bien ! Je décidai de m'occuper de cette porte plus tard lorsque par l'ouverture je vis une pièce sans dessus dessous. j'avais parlé d'areignées, j'avais sousentendu la poussière, mais je ne m'attendais pas à un tel... massacre !
Les chaises étaient renversées, les bureaux détériorés, les étagères cassées, et aucun manuel ne se trouvait dans la pièce, ni aucun autre objet d'aillieurs. Il ne restait rien d'une classe de cours qui se respecte.

" Si je le fais pas, personne ne le fera..." soufflai-je.

Je ne savais pas par où commencer. Je choisis d'éliminer les toiles d'areignées, de rendre aux habitantes leurs libertés, grâce aux fenêtres... Que je ne pu m'empêcher de nettoyer et réparer dans la foulée.
Ensuite, je m'occupai de la poussière et aus vestiges de l'abandon. La réparationdes meubles me pris le plus clair de mon temps. Heureusement, j'avais quelques sorts en poche. Et j'achevai enfin ma tâche par la porte et son grincement qui ne devait pas devenir légendaire.

* Achever ? * me contredisais-je.

Rien était achever ! Tant que les étagères seraient vides, tant que les murs seraient nus, tant que cette salle de cours ne pourrait accueillir convenablement des élèves venu suivre un enseignement, rien ne serait achevé !

Je me dirigeai vers la porte. Je l'ouvrit, et m'apprêtais à la refermer. J'observai la salle et mon travail du jour. Satisfait, je la refermai. Un léger cliquetti. Elle n'avait pas grincer. Je partis en direction de la bibliothèque...

Je courrais dans les couloirs, mes manuels sous les bras. Cette scène me sembla tout à coup familière, comme si je l'avais déjà vécu. Le visage du professeur Deltorine, dans une brume, apparut devant mes yeux, avant de se dissiper, laissant place à la porte de ma salle de cours.
La porte était fermée, telle que je l'avais laissée en partant. Si un élève était venu, il n'aurait jamais osé ouvrir la porte. Et s'il avait osé, il m'aurait vu absent, et serait reparti.

" T'es vraiment nul Morruil ! " crachai-je.

J'ouvris la porte, et la laissa ouverte. Je posai les quatre manuels sur une étangères, à côtés des deux bibliothèques qui habillaient le mur spérant la salle et le couloir. Je les positionnai de telle façon qu'ils occupent toute l'étagère, ni en colonne, ni proprement alignés.

* Si ça fait trop ranger, personne ne voudra les feuilleter... * justifiai-je à moi même, comme si je me rendais mes propres comptes.

J'avais terminé avec les mauels. Il ne me restait plus que le mot sur le tableau. Je repensai à celui que j'avais mis sur le panneau d'affichage. Il me revenait difficilement. Le stress du nouveau membre ! Je pris une craie et commença à écrire sur le tableau noir...

Citation :

Chers élèves de Lérytia-Fantaisia,
Le cours d'histoire sera assuré par mes soins (le professeur Morruil, nouveau dans cette école).
Si vous choisissez de suivre ce cours, veuillez contacter une directrice ou moi même. Si vous ne me trouvez pas dans ce labyrinthe qu'est pour moi l'école, laissez un mot à mon attention dans cette salle, s'il vous plait.
Je rappelle qu'il s'agit d'une option, vous êtes libres ! Mais sachez que je serez indulgent avec des élèves intéressés et motivés. Il ya des points à gagner ! Je reste bien entendu à votre disposition pour toutes demandes d'informations supplémentaires..
Venez nombreux. D'avance merci.
Professeur Morruil

J'avais enfin remplie cette tâche que j'avais malencontreusement oubliée. Mes yeux balayèrent la salle. Ces deux bibliothèques étaient vraiment vides ! Il me fallait usé d'un subterfuge pour dissimuler cet état de fait.
Je quittai la salle et repris une course dans les couloirs. Il me fallait rejoindre l'hotel, pour trouver quelque chose d'utilisable dans ma valise.

* Ma valise !? * m'interloquai-je en stoppant ma course.

Je ne l'avais pas mise à l'hotel, j'avais du la laisser dans ma salle de cours, sous le bureau. Je fis demi-tour, parvins à la salle d'histoire. Je pris ma valise, soulagé de la retrouver. Je la posai sur le bureau, je l'ouvris.
J'en sortis deux grands pans de tissus. Je les disposai sur les bibliothèque, les laissant tomber devant les étagères vides. Deux pans de tissus, rougeâtre et indigo tombait sur leur face, laissant dans l'oublie la nudité des meubles.

" Pas si mal... " me félicitai-je. " Et maintenant ? "

Je n'avais plus rien d'autre à faire qu'attendre. J'avais suffisament courru dans cette école pour l'instant. je refermai la valise et la glissai à nouveau sous le bureau. Je m'approchai ensuite d'une des fenêtres ouvertes. Je contemplais la cours, l'horizon, la forêt...
Cette salle était prêt à accueillir les élèves. Ils n'avaient plus qu'à se présenter à moi...

Rayan approcha de la salle de classe d’Histoire. Il avait vu le mot sur le panneau d’affichage.

Il avait déjà trois options alors pourquoi en rajouter une de plus ?

*Peut être parce que de toute façon je n’ai aucune difficultés à apprendre, alors un cours de plus ou de moins…*

Il secoua la tête…

*Dis plutôt que c’est parce que ça t’occuperas l’esprit et que cela t’éviteras de penser à Lisa et Alex…*

Il sortit une cigarette.

*Bon, je passe devant, s’il y a des élèves je rentre, sinon, je vais fumer ma cloppe dehors…*

Il jeta un coup d’œil dans la salle.

Un bruit. Du papier ou du carton. Quelques chose avait glissé. Cela avait été bref. Et de faible intensité. Mais sil n'en fallait pas plus pour attirer mon attention. Je me retournai. Un élève m'apparaissait dans l'encadrure de la porte.

" Rayan Mac Fiest ! Je peux vous aider ? Approchez... " lancai-je à son attention.

Son regard me semblait étrange. J'y lisais quelque chose proche de la tristesse et... autre chose. Mais je ne savais pas quoi. C'était un adolescent avec ses problèmes d'adolescent, c'est à cela que je portait la tristesse.

* Je ne suis pas le mieux placé pour t'aider là dessus, je n'ai pas eu d'adolescence. Bon, bien sûr, si vraiment il le faut, j'essairai... *

Au fond de moi j'espérais qu'il venait pas pour cela, mais pour mon cours. Cependant, c'est à cela que j'avais envie d'attribuer l'autre sentiment que je percevais dans son regard. Et je ne savais ce qu'il en était, la tristesse prenant le dessus. Cela m'inquiétait.

* C'est sûrement de l'hésition, te focalise pas sur ça Morruil ! * m'ordonnai-je.

Je regardais patiemment cet élève qui se présentait à ma salle. Je l'observai. Je vis qu'il tenait une cigarette dans sa main. C'était de là qu'était venu le bruit qui m'avait interpellé.

* Si c'est un test c'est mal barré... pour nous deux... * déplorai-je.

" Mac Fiest, vous me rangerez cette cigarette, si vous le voulez bien. " demandai-je aimablement.

A peine eut il jeté un coup d’œil dans l’encadrement de la porte qu’il entendit.

" Rayan Mac Fiest ! Je peux vous aider ? Approchez... »

*Ben dis donc, observateur le prof ! A moins qu’il ne se fasse chier ici déjà depuis des heures…*

Ils s’observèrent un instant. Il n’avait pas l’air très vieux…

*Moi qui pensais que tous les profs d’histoire ressemblaient à des fossiles !*

Rayan eut un sourire amusé

Après un instant le professeur ajouta " Mac Fiest, vous me rangerez cette cigarette, si vous le voulez bien. "

Le sourire de l’élève disparut, puis il haussa les épaules en balayant la salle du regard…

*Laisse tomber, son ton n’était pas agressif *

Rayan hésita puis rangea la cigarette dans son paquet…

« Bonjour. Je voulais savoir à quelle heure commence le cours… Vu le monde, je pensais avoir le temps de m’en griller une non ? »

« Bonjour. Je voulais savoir à quelle heure commence le cours… Vu le monde, je pensais avoir le temps de m’en griller une non ? »

* Il a raison ! C'est le seul élève qui s'est présenté à moi... *

Je quittai la fenêtre pour m'approcher de mon bureau. Rayan Mac Fiest me suivait du regard.

" Tu sais, je pensais attendre encore quelques temps, pour recevoir d'autres inscriptions. Je n'ai donc pas encore d'horaire à te fournir..." lui expliquai-je enfin.

Je maudissais mes propres réflexions. C'était pas en lui disant cela que mon premier élève allait rester.

* Ton honnêteté te perdra Morruil. *

Je pris une chaise et la disposai devant mon bureau. Je posai ma main sur le dossier, et échangea un regard avec mon nouvel élève. Je lui souris.

" Toutefois, j'aimerais connaître davantage mes élèves. Et comme tu es le premier, j'aimerais discuter avec toi. Si tu n'es pas trop occupé, bien sûr. Et si tu préfère... en griller une... alors vas à l'extérieur. On ne fume pas dans les bâtiments. Désolé. "

J'eus peur de m'emballer sur un ton trop sec. faire fuire un élève était la dernière chose que je voulais.

" Bien évidemment, je préfèrerais que tu restes, mais vu qu'il n'y a pas encore cours, je ne peux pas vraiment te retenir... "

Je le fixais, espérant qu'il finisse par choisir de venir s'asseoir sur la chaise, plutôt que me quitter, préférant alors fumer sa cigarette...

Rayan leva un sourcil...

« Moi et vous dans cette pièce ? Installés chacun derrière votre bureau ? Ça f’rait peut être un peu trop interrogatoire non ? »

*On se croirait dans un mauvais polar !*

L’élève sourit

« Et vous voulez discuter de quoi ? Mon nom vous le connaisse déjà, je suis élève de Basica, sans difficultés particulières en cours…voilà vous savez tout… »

*Il veut tout d’même pas que lui raconte ma vie ?*

« Maintenant j’avoue que j’ai besoin de me détendre et que l’envie de m’en griller une me tente beaucoup…"

Il hésita…

« Mais vous pouvez mettre un mot et venir si vous voulez, je peux vous en offrir une… »

Les mots de Mac Fiest était prévisible, mais si la conversation n'était pas faite pour aller que dans un sens, c'est l'intérogatoire qu'il avait cru bon relevé. Je ne l'en blâmais pas. Je ne pouvais m'empêcher de remarquer ce regard plein de tristesse.

" Non merci. Je ne fume pas. " lui répondis-je. " Et la fumée de cigarette... me répugne. Je suis désolé... "

Devais-je le retenir par tous moyens ? Devais-je ignorer ses problèmes ?

" Désolé aussi que vous gardiez vos problèmes, et les laissiez prendre de l'empleur. Je le vois Mac Fiest... Mais je ne pourrai vous aider que si vous le décidez. "

Ma voix tremblait légèrement. Mes propres problèmes me hantaient encore. Je me ressaisis. Je me redressai et me dirigea vers la fenêtre. Mac Fiest restait vers l'entrée.

" Vous n'êtes pas seul. Ne le perdez pas de vue. "

Je me perdis quelques instants à observer dehors. Des oiseaux se laissaient porter par l'air. Des élèves discutaient. Mac Fiest pouvait être avec eux s'il le désirait. Il attendait patiemment que j'achève mes déblatérations de prof. Je me retournai pour croiser son regard.

" Si vous ne voulez pas rester, je vous libère. J'en ai terminé. " achevai-je enfin.

La remarque du professeur quant à la cigarette ne lui fit ni chaud ni froid, par contre lorsque la voix du professeur trembla et que celui-ci se mit à penser à ses propres problèmes Rayan sentit sa gorge se serrer, une boule douloureuse y naître et une vague de douleur le submerger

*Putain d’empathie !*

Il serra les dents.

" Vous n'êtes pas seul. Ne le perdez pas de vue. " Dit le professeur

*ce serait p’t’re mieux !*

Rayan se détourna et s’éloigna fumer dehors en marmonnant à voix basse

« Comment voulez-vous m’aider alors que vous n’arrivez pas à vous aider vous-même.. »

Lorsque le professeur se retourna pour croiser son regard, il n’y avait plus personne…

Rayan sortit et s’adossant au mur du bâtiment, il alluma sa cigarette, ferma les yeux, et aspira une bouffée de ce poison qui seul pouvait le calmer un peu…

[je fais ignorer totalement le passage "love" du trombinou]

Elle déboula les bras chargée de paquets de formes divers et variées. On ne voyais seulement plus que le hauts de son crâne derrière la pile vacillante. Arrivée au-dessus d'une table elle lacha sans réelle délicatesse sa volumineuse charge et un nuage de poussière s'éleva.

"bonjour professeur" dit-elle en s'essuyant les main sur les pans de la houpelande très large qui tombait jusqu'au sol. "Je vous avais vu tout à l'heure dans la bibliothèque mais j'étais en train de classer des volumes dans un endroit très peu accessible. Quand je suis redescendu vous étiez déjà parti..."

Elle le regarda et lui sourit.

"Bon. J'ai consulté les titres de ceux que vous m'avez emprunté et... venez voir de plus près ceux que j'ai pu trouver de la même qualité. "
Elle soupira en voyant qu'il tardait à s'approcher.

"Je ne mors pas vous savez ! C'est un des seuls moyens de défences quand on est chat mais c'est terrible quand on a les goûts qui restent longtemps après dans la gueule"

Elle l'observa avec un air particulièrement inquisiteur à la manière d'un chat qui guette un trou de souris. Son sourire s'affaissa.

"Il y a quelque chose qui ne va pas ?"

L'agitation ne me fit pas déserrer ma prise, crispé sur le rebord de la fenêtre. Même lorsque cette agitation se conclua par un bruit sourd.

" Bonjour professeur " me dit une voix féminine dans mon dos.

Je m'efforçai de me retourner pour faire face à ma visiteuse. La bibliothécaire de toute évidence. Je la regardais dans un silence frolant l'impolitesse, me surprenant moi même.

" Je vous avais vu tout à l'heure dans la bibliothèque mais j'étais en train de classer des volumes dans un endroit très peu accessible. Quand je suis redescendu vous étiez déjà parti... "

Je voyais qu'elle s'impatientait. Elle avait sûrment mieux à faire que perdre du temps avec... avec...

* Avec un individu dans ton genre, dont l'esprit n'est que tourmente ! * achevai-je ma pensée.

" Bon. J'ai consulté les titres de ceux que vous m'avez emprunté et... venez voir de plus près ceux que j'ai pu trouver de la même qualité. "

Un soupir... Elle s'impatientait. Mais je ne parvenais à faire sortir aucun son de ma bouche, comme fossilisé. Pourquoi étais je ainsi ?

" Je ne mors pas vous savez ! C'est un des seuls moyens de défences quand on est chat mais c'est terrible quand on a les goûts qui restent longtemps après dans la gueule "

Je sentis mon visage se déformer. Mes yeux s'ouvrirent en grand. j'étais interloqué par la vérité qui m'était révélée. Comment avais je pu voir son visage dans mon esprit sans la connaître auparavent ? C'était impossible...

" Il y a quelque chose qui ne va pas ? "

" Je... Je ne sais pas... "

Je ne pouvais lui en parler. C'était... trop déconvenu.

" J'ai des débuts assez difficile " osai je enfin, m'approchant peu à peu de mon interlocutrice. " Mon premier élève est passé avant votre arrivée. Et tout ce que j'ai réussi à faire, c'est le faire fuir. Je n'y arriverai jamais... "

Bien, j'avais réussi à m'adresser à elle d'une voix claire. je pouvais poursuivre la conversation normalement.

" Désolé pour ce lamentable accueil. Bonjour mademoiselle... Erkizd, c'est ça ? Enchanté de faire enfin votre connaissance. Merci pour ces manuels. "

J'étais à un mètre d'elle. Cela me mettais mal à l'aise. Ne me laissait elle donc pas indifférent ? Une épreuve de plus à traverser...

" Voyons voir ce que vous avez déniché... " commençai-je, en prenant un livre dans mes mains.

Un livre d'histoire dans les mains et mes troubles disparurent, comme si j'étais seul dans la salle de cours... Pourtant, elle était là, je le savais...

" J'ai des débuts assez difficile "

Elle le laissa parler consciente que pour une raison ou pour une autre il était troublé.

" Mon premier élève est passé avant votre arrivée. Et tout ce que j'ai réussi à faire, c'est le faire fuir. Je n'y arriverai jamais... "

C'était donc ça ! La simple angoisse d'être un nouveau professeur !
*C'est étonnant, je n'aurais pas cru que cela l'affecterait à ce point...*
Puis l'image de son frère, de ses doutes lui revint à l'esprit. Finalement, "oui" une rentrée pouvait se montrer troublante... En plus si elle avait bien compris, il devait se sentir un peu seul et inutile...

*Pourquoi donc les élèves délaissaient-ils cette matière ?*

Elle connaissait une partie de la réponse. Si elle-même n'avait pas eu les livres pour seule compagnie pendant une partie de sa vie jamais elle n'aurait prit goût à cette matière. Quand on est jeune on pense plus à écrire l'histoire et surtout la sienne, plutôt qu'à revoir celle des anciens.
*Et c'est sans aucun doute un tort...*

Il avait pris un livre en haut de la pile, pas très grand. C'était plus un carnet de voyage qu'une véritable encyclopédie. Pourtant, Léa était sûr qu'il y trouverait un intéret : les traits de son visage jusqu'alors crispés se détendaient visiblement.
*il doit aimer la lecture autant que moi*

Elle n'osait pas le déranger dans sa lecture et en profita pour le détailler. Elle avait déjà eu le loisir d'observer ses cheveux courts sans être ras du haut de sa bibliothèque. Non ce qui l'interessait c'était ses traits fins et surtout ses yeux... ses yeux qui couraient le long des lignes, le longs des mots...
*On pourait lire à travers ses yeux*
D'un coup le charme se rompit.
Elle détourna le regard, prit le second livre de la pile à deux mains, le cala sur sa hanche et tourna péniblement la couverture de l'énorme recueil en s'approchant du professeur.

Elle désigna le titre tout en expliquant.
"Celui-ci, je viens de le tirer de la réserve, il y est resté durant des années si l'on considère l'épaisseur de poussière qui s'était déposé. C'est dommage car on en trouve rarement de cette qualité..."
Un frisson parcourut son échine et elle se raidit. Elle jeta un coup d'oeil sur le côté où se tenait l'historien.
"Je vous ennuie avec ça ? Je peux tout aussi bien vous les laisser découvrir par vous même si vous le souhaitez !"

Je feuilletais le livre que je tenais. Je m'arrêtai soudain sur des mots qui m'interpellèrent. Il s'agissait d'un carnet de voyage, cela ne faisait nul doute. Et son propriétaire avait un point commun avec : il avait voyagé dans le temps. Cela pouvait être intéressant pour les élèves. Je pouvais m'en servir d'exemple dans la théorie du chaos et pour expliquer le voyage dans le temps, sans pour autant parler de moi...

"Celui-ci, je viens de le tirer de la réserve, il y est resté durant des années si l'on considère l'épaisseur de poussière qui s'était déposé. C'est dommage car on en trouve rarement de cette qualité..."

Je fermai les yeux, profitant de l'instant présent. Cette bibliothécaire, si elle m'avait troublé, me changeait les idées, et me détendait. J'étais bien avec elle.

"Je vous ennuie avec ça ? Je peux tout aussi bien vous les laisser découvrir par vous même si vous le souhaitez !"

J'ouvris mes yeux pour faire face à mademoiselle Erkizd.

* Vous ne pensez pas ce que vous dîtes j'epère... *

Bien sûr que si ! La franchise est une affaire de famille pour elle. Je refermai le carnet de voyage et m'approcha un peu plus près d'elle.

" Restez, autant que vous le désirerez " lachai-je en toute hâte.

Je regardai l'épais volume qu'elle tenait. Je ne parvins pas à déchiffrer le titre à cause de la poussière.

" Ne vous faites pas mal aux hanches avec ce grimoire. Ce serait dommage... " commençai je. " Hum, posez le sur une table, ou sur le bureau. Mettez vous à l'aise... Je veux dire, pour étudier... Enfin, vous me comprenez. "

Je balbutiai, à nouveau mal à l'aise. Il me fallait me reprendre. Et pour cela, nous devions nous plonger dans une lecture concentrée. J'approchai encore. Mes mains glissèrent sur ses bras, je luttai pour ne pas frémir, j'esquissai un sourire, et je lui pris le grimoire des mains.

" Etudions celui-ci de plus près mademoiselle Erkizd... "

" Restez, autant que vous le désirerez "

On aurait presque dit qu'il avait sursauté... d'ailleurs la réponse était un peu rapide. Elle le jaugea, il était un peu rouge et regardait avec acuité le livre quelle tenait en équilibre précaire sur la hanche comme s'il allait s'enflammer.

"Ne vous faites pas mal aux hanches avec ce grimoire."

*Enfin il est tout de même attendrissant.... s'inquiéter ainsi de ma ...*

"Ce serait dommage... "
*... santé...*
*Tu as trop souvent fréquenté les milieux des hommes... Tout ce qui peux être dit n'est pas forcément une invitation...*

" Hum, posez le sur une table, ou sur le bureau. Mettez vous à l'aise... Je veux dire, pour étudier... Enfin, vous me comprenez. "
Oui je vous comprends très bien !

Elle fronça les sourcils en se tournant vers le bureau et songea aux nombreuses avances auxquelles elle avait assisté sous sa forme de chaton. De toute évidence les hommes ne se rendent pas compte à quel point ils sont prévisibles...
*Enfin il est peut-être seulement très timide avec les inconnues... Possible ! Même très probable ! Il n'est pas vieux et malgré les apparences il a un je ne sais quoi du bourgeon sur un vieux rosier*
Elle glissa le volume sur bureau et se recula pour laisser le professeur contempler.
*Saura-t-il reconnaître ce livre et surtout sa valeur ?*

Je me penchai avec intérêt sur l'énorme recueil. Je tournais les pages avec délicatesse afin de ne pas abimer les pages que le temps avait su protéger.
Je parcourais le livre dans un sens inversé, ne cherchant pas à lire son contenu, mais à examiner le thème, et surtout rejoindre les premières pages, et connaître son auteur.

* Inna Sved ? Ce nom m'est inconnu... *

Il me semblait qu'il s'agissait là d'un penseur, une femme, a fortiori, qui avait quelques origines d'Europe de l'est. J'avais eu l'occasion de m'y rendre, et pourtant, ses écrits n'avaient pas eu leur place dans mes études.

" C'est une reliure ancienne. Il est étonnant de trouver de tel ouvrage à notre époque. Et son auteur m'est inconnu. Mademoiselle Erkizd, ce recueil... Quelle est son histoire ? " demandai-je.

Mais cette réponse resterait en suspens, quelqu'un frappa à la porte de la salle de cours.

* Un élève ? *

Unéra avait, après réflexion, décidé de s'inscrire au cours d'histoire. Cela lui ferait toujours du temps à tuer en moins.. [ Sympa je sais XD ]

Elle avança dans les couloirs, cherchant la salle des yeux. Elle n'était vraiment.. Vraiment pas facile à trouver. Soudain, elle s'arrêta net. Histoire. C'était là. La porte était fermée et des voix étouffées se faisaient entendre à l'intérieur.

Unéra hésita. Elle pouvait encore changer d'avis. Elle pouvait encore faire demi-tour et se contenter de flâner dans les environs. Mais pourquoi ?

Pourquoi fuir ? La peur d'une nouvelle tête ? Mais Unéra n'avait pas peur. Elle n'avait jamais peur.

La seule chose dont elle avait peur était la trahison. Or, il n'y avait aucun risque de trahison ici. Quelle mouche la piquait donc ? Elle leva les yeux vers la porte.

Ce n'était pas le moment de se laisser emporter par les émotions grotesques et surgies de nul part.

Timidement, elle frappa.