Pleine nuit [entrée libre]

[attend en particulier une réaction du professeur de métamorphose]

Elle s'était réveillée en pleine nuit, les murs lui avaient semblé sur le point de lui tomber dessus, de l'engloutir sous un tas de débris de rochs, de bois, de tentures, de tissus...

Elle s'était sauvée. L'air de la fenêtre ne lui avait pas suffit, elle voulait sentir l'herbe sur sa peau, le vent jouer dans ses cheveux. Jouant à tromper ses sens, elle avait observé une chouette et s'était imaginée à sa place.
Les ailes déployées, les courants d'air chaud s'engouffrant dedans, les plumes ébourrifées. Ses yeux observaient les moindres détails à la lueur de la Lune : une souris ! Dans son esprit sonna l'heure du repas, son estomac devint tout chaud lui semblait-il, le bec claqua et elle descendit en piqué. au dernier moment, elle se redressa en écartant ses ailes, freina, ouvrit ses serres et les referma sur le petit corps chaud frémissant de peur.

Elle s'imagina alors chat, jouant avec une souris, les griffes plantées dans la queue de cette dernière. Un coup de patte à droite, un coup à gauche, la pauvre proie vivait ses derniers instants. Le chat eut soudain pitié.

Se furent deux mains humaines qui recueillirent le pauvre animal.
*Je n'ai pas faim et je ne suis pas cruelle !*
Elle l'observa de plus près, leurs coeurs commencèrent à battre à l'unisson. Un trop vite à cause de sa taille et de sa peur de mourir, l'autre à cause de la fatigue et de peur d'être la cause de la mort de la petite bête.

Je vais te sauver !

En chat, elle n'avait pas été encore trop méchante, à part quand ses griffes s'étaient plantées dans la queue. Non, le pire était l'oeuvre de ses serres. Il fallait qu'elle lui mette de quoi aider les cicatrisation des griffures qui zébraient les flancs.

Elle se mit à courir, vers le bois. Elle connaissait les plantes et leurs usages. C'était au moins l'un des héritages utiles de son père.

Elle s'accroupit et le blessé dans le creux de sa tunique utilisé en brancart de fortune, elle commença à chercher.

[serait-ce moi ? Euh... tu t'es métamorphosé, c'est ça ? ^^]

Du mouvement. Léa aussi le sent. Une personne se déplace. Les deux chats se regardent et, d'un commun accord, se dirigent vers la personne. C'est bien connu, un chat c'est curieux ! Ellias regarde la scène, intriguée. C'est une élève, qui suivait les cours de métamorphoses. Comment s'était son nom déjà ? "A" quelque chose... Astya Markt ! Et ce que vit Ellias ne lui plut pas du tout.

* metamorphosis ! *

Chouette puis chat, avant de redevenir elle-même. Qu'est-ce qui lui avait pris d'attaquer cette souris pour finalement vouloir la soigner. Elle n'avait pas l'air d'être sadique. Plutôt de se laisser posséder par la forme qu'elle prenait. Ellias et sa soeur la suivirent ensemble. Puis le professeur perdit patience et reprit forme humaine.

"Je ne vais pas te pénaliser pour être sortie la nuit. Mais tu aurais du me dire pour tes pouvoirs... Fait voir cette souris. Tu as besoin de quelque chose de spécial pour la guérir ?"

Voyant dans quelle étât était Astya, Ellias n'avait pas voulu commencer par les réprimandes. Elles viendraient assez vite.

Elle trouva la plante qu'il lui fallait au moment même où une voix grave résonna derrière elle.

"Je ne vais pas te pénaliser pour être sortie la nuit. Mais tu aurais du me dire pour tes pouvoirs... Fait voir cette souris. Tu as besoin de quelque chose de spécial pour la guérir ?"

Elle se retourna lentement. Son coeur battait trop vite, sa main se resserra sur les herbes qu'elle venait d'arracher.

Je ne vous donne la souris que si vous jurez de ne pas la donner à votre chat ! C'est qui d'abord ! Un élève que vous avez maltraité ?

Elle se sentait acculée et c'est pour cela que ses paroles dépassèrent sa pensée.
*Ou je ne veux pas songer aux conséquences*


C'est alors qu'elle se rendit compte réellement où elle était. Sauver l'animal avait occulté tout le reste. Elle était en pleine forêt après s'être métamorphosée... c'était pas la première fois qu' elle avait rêvé d'être un animal mais jusqu'alors ces songes ne l'avait pas amenée à descendre en piqué de la fenètre de son dortoire sous une autre forme.
Elle se sentit prise de vertige et ses jambes se dérobèrent au moment où elle leva les yeux vers le professeur.

La réponse de l'élève fut cinglante et Ellias en resta bouche bée. Sa petite Léa... Lui, la maltraiter ? Oui, il était responsable de son étât, mais il avait fait cela pour lui sauver sa vie. Pour sauver sa petite soeur, celle qui était tout pour lui. La colère l'emplit. Cette gamine n'avait pas à parler ainsi ! Elle allait le regretter !

"Quand on est ignorante, on se taît avant de dire des choses pareilles, c'est clair ? Et de toute façon, cela ne teegarde pas !"

Mais sa colère disparut dès que la jeune fille commença à vaciller. Il l'a rattrappa juste avant qu'elle ne touche le sol.

* Et merd*... Quelle idiote, elle ne contrôle rien et elle utilise trop de force. *

"Ne t'endors pas petite, reste concentrée sur moi. Ne t'endors pas ! Pense à toi en pleine possession de tes forces. Vas y, penses y fort."

Ellias prit la fille dans ses bras et la berça, tout en usant de sa métamorphose pour aider son corps à reprendre des forces. C'était un travail subtil, mais facilité par les compètences d'Astya. Ellias fit aussi changer l'air en un bout de tissu mouillé, qu'il aposa sur le front brûlant d'Astya. Dans sa chute, la souris lui avait échappée, et Léa l'avait adroitement rattrappé. Sa soeur était maintenant en train de lécher les plaies de l'animal... qui se refermaient plutôt rapidement...

"Léa ? Qu'est-ce que ?"

... cela ne te regarde pas...

La voix était sourde. En réalité elle devait être menaçante mais elle parvenait à Astya par bribes et lointaine comme si quelqu'un hurlait dans une vaste pièce très longue où les échos ricochaient et jouaient entre eux.

Elle se sentit tomber mais le choc ne vint pas. Il était sur elle. Etrangement, cela ne lui parut pas un mouvement aggressif, elle qui répugnait pour à tout contact physique. Pourtant une part d'elle-même se maudissait de se montrer si faible en cet instant... Son esprit s'en alla dans la contemplation des souvenirs.

"Ne t'endors pas petite, reste concentrée sur moi. Ne t'endors pas ! Pense à toi en pleine possession de tes forces. Vas y, penses y fort."
Cette voix impérieuse l'appelait. Elle lutta tout d'abord
*Jamais je ne retournerai entre tes griffes. Plus jamais je serais soumise !*
Mais la voix lui demandait de préserver ses forces. Elle s'en étonna. C'est alors qu'elle remarqua que c'était des yeux gris qui l'observaient... Ils semblaient même inquiets.

Elle voulu demander se qui se passait, mais sa bouche refusait de s'ouvrir. Cette fois-ci elle fit tout pour lutter contre la torpeur qui s'était emparée d'elle. Il lui semblait qu'un courant chaud l'aidait et la poussait vers le chemin de la conscience.


"Léa ? Qu'est-ce que ?"
"La souris !"
Elle se releva brusquement, des larmes coulaient le long de ses joues. Cependant elle vit la guérison miraculeuse.

"Merci" murmura-t-elle.
Et elle se mit à pleurer, en hoquetant à chaque pénible respiration en serrant le repère humain qui l'avait ramené à la vie -elle en avait conscience- sans pour autant quitter des yeux le chaton.

Des yeux de chat qui étaient teintés d'espoir et surtout... de soulagement.

Les yeux du chaton restaient fixés sur elle. Astya avança une main tremblottante vers l'animal qui n'en était pas vraiment un. Elle se rapprocha le corps penché en avant. Elle la frola du bout des doigts, les yeux toujours plantés dans ses pupilles dillatées. Une image apparu subitement : le visage ovale, les longs cheveux noirs, un sourire qui se dessine et les mêmes yeux gris...
L'image disparu comme elle était venu.
Astya se redressa en se passant machinalement une main dans ses cheveux courts.
Elle se retourna vers le professeur qui semblait perplexe et lui sourit.
Elle avait pris sa décision.
*Je n'ai jamais été censée*
Elle s'essuya les joues avec un bras et attrapa le chat qui se laissa faire.

L'image revint s'imposant à son esprit, la jeune femme était agenouillée en fasse d'elle, elles se tenaient chacune par une épaule. Yeux gris face à yeux bleus.
Astya sentit ses forces déjà diminuées s'envoler, elle canalisa son énergie. Elle imagina un pont entre elles deux. Son côté prit lentement forme tandis que son autre extrémité apparu comme par enchantement, comme s'il avait toujours été présent mais invisible. Le "pont" était bâti. Astya se fichait des conséquences -car elle aurait à payer c'était certain- mais elle n'était pas seule dans cette histoire. Elle avait conscience que très loin de son état présent son corps souffrait.
Elle attendit que Léa -puisque tel était son nom- la rejoigne mais celle-ci semblait perplexe. Ne voyait-elle pas le lien tissé ?
Astya comprit à se moment que le "lien" n'était pas tout. Il faudrait qu'elle aille au devant d'elle, qu'elle la guide...
Mais déjà sa partie de "pont" se faisait plus transparente.
Elle perdait de sa concentration. Elle arrivait à ses limites. Son corps réclamait son esprit.
Elle était sur le point de repartir quand elle sentit des forces nouvelles.
Rapidement, elle imagina un avatar de lumière capable de rammener Léa. Cette dernière l'aperçut et sa représentation lumineuse d'elle-même le suivit avec une grimace.

Les deux avatars se retrouvèrent du même côté, le pont se brisa et les deux jeunes femmes s'écroulèrent : crâne contre crâne, toujours enlacée extérieurement comme mentalement.

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Il y avait un chemin de retour sur la multitude des changements possibles...

Voyant que Astya faisait un mouvement vers Léa, il fut tenté de l'en empêcher. Mais après tout, pourquoi ? Elle comprenait des choses instinctivement. Et il valait mieux qu'elle sache la vérité plutôt qu'elle ne s'imagine des choses fausses, et particulièrement horrible. Il remarqua le recul qu'elle fit au premier contact. Lui aussi partagea la vision de la jeune élève, qu'il tenait toujours.

Elle prit son courage à deux mains, et renoua le contact avec Léa. Les deux paires d'yeux, bleu et gris, se fixaient. Puis un pont apparut entre les deux esprits. Ellias comprit ce qu'Astya tentait de faire. Comment le pouvait-elle ? Ce moyen était purement théorique, des hommes plus adroits étaient mort à essayant de le créer ! Toujours est-il qu'elle avait réussi. Léa de l'autre côté semblait pensive. Que se passait-il donc ? Ellias savait que cela marcherait, pour peu que le pont tienne le temps qu'il fallait. Justement, il commençait à se fissurer. La trame était la, Ellias n'avait plus qu'à jeter sa volonté dans l'édifice. Si Ellias n'avait pas le même instant d'Astya, il la battait par contre au niveau de la maitrise de son pouvoir, et surtout, et niveau de son potentiel de base. Le pont tint bon, il rayonait maintenant des volontées mélangées d'Astya et d'Ellias. Léa commença à le traverser. Lentement.

Puis tout fut finit.

Astya serrait fort une jeune fille, au teint pâle, au cheveux noir, et au yeux gris. Tout semblait aller pour le mieux. Quoique...

* Merdouille ! Elles ne font qu'un ! *

Dans leur inexpérience, les deux personnes avaient négligés de retrouver leur esprit, en un seul morceau, et dans le bon corps. Pour l'instant, il n'y avait qu'un seul esprit pour deux corps... Ellias serra les deux corps contre lui et tenta de séparer les deux âmes, rappellant de son mieux ce qui faisait chacun des deux êtres. Un travail long, métodique... et suicidaire.

*Quelque chose ne va pas ! Quoi donc ? Ce n'est pas normal que notre frère soit dans cet état là ! Il s'inquiète. Il s'est bien inquiété pour nous quand nous sommes tombées ! c'est la première fois que cela nous arrivait que quelqu'un prennent soin de nous...
C'est FAUX !
Pourtant c'est vrai ! Notre père nous utilisait ! Il nous battait !
Non, il nous aimait.
Ce que nous disons est vrai... Oh mère ! Tu nous manques !
Nous ne l'avons jamais connu, ce n'est pas faux.
Mais il ne nous reste que notre frère. Nous n'avons pas de frère !
C'est FAUX !*

Un cri vint de très loin "Léa"

*C'est Faux... j'ai un frère, qui m'aime et qui, même s'il a des regrets inutiles, a toujours été là pour moi... Il est tout pour moi ! Ellias...
Et toi, fais un peu confiance aux autres... tout le monde peut être digne de confiance, le tout est de ne pas se bercer d'illusions.. *

Léa ouvrit les paupières.
Elle reagrda son frère :"Ce sont des plus grandes intimités que se révèlent les différences !"

"Astya.. courage..."

Aliana avait du mal à rester enfermée. Comme chaque nuit, elle décida d'aller faire un tour, sous sa forme de chouette, elle survola la forêt... paisiblement.

Elle aimait sentir le vent, glisser sur ses plumes, cela lui provoquait un sentiment d'ivresse, de liberté qu'elle n'avait jamais connu ailleurs.

Soudain elle ressentit comme un appel à l'aide. Un signal muet qui venait du coeur des bois, derrière elle. Elle vira sur le côté et revint en arrière.

Descendant à travers la frondaison elle vit trois corps, trois humains.

*Souffrance !*

Il y avait là deux jeunes filles qui se tenaient serrées l'une contre l'autre, tête contre tête et Ellias qui tenait leurs mains et fronçait les sourcils sous la concentration. De la sueur perlait à son front.

Aliana se posa au sol et repris sa forme humaine.

L’une des jeune filles était une élève qu'elle avait déjà croisé du doux prénom d’Astya... la seconde lui était inconnue et pourtant.... elle avait l'impression de la connaître. Aliana ferma les yeux et demanda aux arbres ce qui s'était passé.
Un bruissement de feuille lui répondit et sur ce, ses traits furent déformés par la peur.

Ellias mourrait si elle ne faisait rien et il le savait. Mais il était prêt à en payer le prix.

Elle s'agenouilla près de lui et posa à son tour ses mains sur celles des jeunes filles

*A deux la douleur sera moins forte et nos chances de réussite décuplées*

S’immiscent lentement dans les esprits juvéniles, elle chercha la trame et patiemment se mit à la dénouer comme l'on séparerait les fils d'une tapisserie précieuse. Avec délicatesse, avec douceur, elle remettait en chaque corps l'esprit, les souvenirs, le caractère correspondant. En échange pour chaque lien dénoué, un peu de sa force vitale s’échappait ou échappait à Ellias car toute action magique a son prix, mais ils étaient prêt à le payer. Alors elle serrait les dents et malgré la douleur, elle continuait.

Au bout de quelques instants, les deux filles se séparèrent… leurs yeux papillonnaient comme au sortir d’un mauvais rêve… Ellias ouvrit les yeux.. Aliana perdit connaissance.

Voir que sa soeur avait repris un peu de son intégrité, Ellias se relança de plus belle dans son travail. Mais il manquait de connaissances de la vie d'Astya. le travail n'en était que plus fatiguant. Mais il était prêt à mourir pour que celle qui avait rendu son apparence à Léa survive.

C'est à peine s'il sentit Aliana qui regardait la scène. Il ne devait pas se déconcerter de son objectif. Qu'elle regarde, qu'elle fasse ce qu'elle veuille. Il devait se concentrer. Chaque partie de son corps, de son esprit devait être tourné vers sa tâche. la plus importante à ses yeux depuis bien longtemps. ALors qu'il croyat qu'il allait succomber à l'effort, il sentit une présence. Ce n'était pas Léa, qui de toute façon participait déjà à l'effet, mais bel et bien Aliana. Elle semblait savoir ce qu'elle faisait. L'effort n'était pas spécifique à la métamorphose, et elle était doué. Peu à peu, Astya commença à se retrouver.

Cela faisait bien longtemps qu'Ellias ne faisait plus attention à la dépense d'énergie. Il était de surcroit bien épaulé par Aliana, et ses forces se régénérait en puisant dans les alentours, usant de métamorphose pour réapprovisionner son corps. Oui, un métamorphe entrainer digne de ce nom devenait difficile à tuer... Surtout s'il était aidé.

Puis ce fut finit. Léa et Astya était sauve, bien que fatiguée. Ellias soupira. Il avait tant craint qu'elles ne meurent...

"Aliana, je vous dois une fière chandelle, c'est le moins que je puisse dire ! Aliana ? Et mer..."

* Ca va pas recommencer ! *

Ellias prit Aliana dans ses bras et tenta de comprendre la raison de son évanouissement. Simple fatigue ou bien mort de l'âme ? Heureusement, il semblait que c'était la première hypothèse. Puisant dans ses propres forces, en les jaugeant au préalable, Ellias les transféra en partie dans le corps de la professeur.

"On dirait qu'on s'en est sorti... Finalement..."

Et Ellias céda enfin à la fatigue immense qui l'envahissait. Il s'affala à même l'herbe et ferma les yeux, un jéger sourire aux lèvres. Enfin, sa soeur avait finie de payer pour les erreurs de son frère !

Astya papillonna des yeux. Elle était toujours dans le bois mais quelque chose avait changé.
Une inconnue dont les cheveux s'étallaient en corolle d'or sur l'herbe et la mousse était évanouie. Mais ce n'était pas ça.
Léa était allongée près d'elle, ces longs cheveux noirs grignotant son visage. Mais ce n'était pas ça non plus. L'apparence humaine de la jeune femme lui était déjà connue.
Ellias -elle sourit du prénom qui lui venait si facilement maintenant-, le professeur dormait le sourire à la commissure des lèvres. Il lui avait sauvé la vie plus d'une fois ce soir...
*pour la première fois dema vie que l'on ne cherche pas seulement à m'utiliser. Voilà ce qui est nouveau !*
Elle se releva en faisant attention à ne déranger personne. Elle fit un pas et retomba aussitôt. La tête lui tournait et elle ne voyait plus.
Au bout d'un moment, la Terre cessa de tourner et elle se releva.

Elle était plus mal en point qu'elle ne se l'imaginait. Cela l'avait vidé de ses forces.
Elle trébucha jusqu'à l'arbre le plus proche, s'y adossa et se laissa choir sur le sol. La sensation de bien-être qui l'avait enveloppée disparaissait petit à petit.
*Il ne m'a pas empêché*
*Il m'a laissé faire mon choix*
*Il s'avait que c'était dangereux*
*Je le savais...*
*C'était seulement pour sauver sa soeur.*
Et elle resta ainsi à se morfondre en attendant le réveil des principaux protagonistes de ses pensées.

Il s'approcha. Elle sentait sa présence onctieuse même s'il ne faisait aucun bruit avec sa démarche féline. Astya était dans une de ses phases de rejet du monde...


"Comment tu te sens ? Une sensation bizarre en particulier ? Tout est en place dans ton corps ?..."

Il était tout près, elle ne bougea pas. Pas le moindre battement de cil ne trahit son désordre intérieur. Lorsqu'il posa la main sur son front, elle ne broncha pas plus. Au fond d'elle-même une petite voix lui soufflait qu'il ne lui voulait aucun mal. Cependant elle avait connu des hommes retors qui figuraient la gentillesse pour mieux poignarder dans le dos. Mais qu'il prenne l'initiative de la toucher sans lui demander son autorisation, un frisson l'a parcouru.
Mais peut-être était-ce simplement ses investigations pour trouver ce qui ne va pas.
*il ne te veut aucun mal...*

"Ca a l'air d'aller... Enfin, je suis métamorphe, pas docteur, si y a un truc qui va pas, n'hésite pas à le dire."
Il regarda sa soeur ave tant d'amour que toutes ses belles réticences volèrent.

"Et surtout... Merci. Merci beaucoup pour ma Léa... En six ans, j'ai tout essayé sans jamais réussir à lui rendre sa forme humaine. Tu as vraiment un don. Et tu es courageuse. Les capacitées et le courage... Voila tout ce qu'il te faut pour devenir une grande métamorphe. Je vais t'enseigner du mieux que je peux, ce que je sais. Ne serait-ce qu'ne guise de remerciement. Parce que je crois que je fais mettre du temps à rembourser les faveurs que je te dois."

*La remarque est plutôt élogieuse mais les compliments doivent être de ses seules manières d'exprimer sa reconnaissance. De sa part cela ne doit pas être des flatteries.*

"Tu sais... je n'en reviens pas que tu ais fait cela... Tu as failli y passer, alors que tu ne la connaissais pas. Moi, si j'avais connu un moyen, même risqué de le faire, je m'y serais jeté corps et âme. Mais toi... J'aurais vraiment été peiné que tu y restes... A vrai dire, je n'aurais pas du te permettre d'agir, j'aurais du te renvoyer de force dans ton corps, mais je n'y suis pas arrivé, tu étais déjà trop concentrée, et je ne voulais pas te blesser... Merci infiniment... Ce que tu as fait n'as pas de prix."

Astya se rendit compte du cour que prenait ses pensées et les dernières paroles du professeur lui parurent mieux choisi sans qu'elles en perdent leur spontanéité.

*Qu'il est difficile de faire confiance !*

"De rien" dit-elle d'une voix fluette. "Mais je ne vous cacherai pas que ce que j'ai fait était plus pour moi et Léa que pour vous faire plaisir. Je ne vous connais pas et vous ne me devez rien. Vous m'avez déjà sauver la vie... et je vous en remercie ! Mais..." elle chuchota "je ne veux pas dépendre de quiconque. Je sais que vous comprenez car ce soir..." elle riva ses yeux dans ceux d'Ellias. Les mêmes que ceux de sa soeur. "... nos passés distincts se sont emmêlés et je sais."

Le professeur recula, fit apparaître assez de couvertures pour que tous soient au chaud.
Elle accepta la couverture mais il dut comprendre qu'elle ne se laisserait pas "border" comme les deux autres femmes.

"Repose toi, tu as besoin de reprendre des forces."

"C'est ce que je fais., elle se pelotena contre l'arbre comme un chaton contre sa mère et bailla, demain sera un autre jour..."

Et elle laissa son esprit filer le long de l'écorce, le long des feuille jusqu'à la cime de l'arbre et contempla les étoiles inaccessilbe sauf pendant les rêves...

Elle avait à peu près la réaction qu'il avait subodoré. Elle avait une volonté d'indépendance énorme, mais surtout, la difficulté de faire confiance à quelqu'un. Mais elle avait surmonté ce ressentiment et sauvé Léa. C'était plus qu'il n'en fallait pour s'attacher la reconnaissance d'Ellias. Il sut en lui ce qu'il devait répondre.

"Je comprends que tu ne veuilles pas que quelqu'un te doive quelque chose..."

* Mais t'y échapperas pas, crois moi... *

La jeune fille se roula dans le couverture et se lova contre l'arbre. Son esprit ne tarda pas à remonter l'arbre pour observer les étoiles. Cette fille était pleine de ressources, mais Ellias décida de la laisser. Elle avait tout de même besoin d'un sommeil important.

"Oui... demain sera bien différent..."

S'assurant juste qu'Astya ne serait pas dérangée, Ellias se retourna vers sa soeur qu'il put enfin admirer sous sa vraie forme. Si longtemps... Si longtemps et elle était là, à nouveau ! Et pleine de surprises qui plus est ! Métamorphose... et guérison il semblait. La souris ^_^ justement était toujours là, collé contre la jeune femme. Ellias se pencha et posa un baiser sur le front de sa soeur. Puis il se retira en haut d'un arbre et commença à veiller.

Aliana bailla et s’étira, comme au sortir d’un rêve. Couchée sur le sol, une couverture sur elle, elle mit quelques instants à identifier l’endroit où elle se trouvait et ce qui s’était passé.

*Astya ! Léa ! Ellias !*

Les cherchant du regard elle vit auprès d’elle endormies les deux jeune filles et dans les branches le professeur qui veillait.

Tout le monde allait bien.

Se remémorant ses derniers souvenirs elle jeta un coup d’œil vers Ellias.
Il lui avait transmit une partie de sa force vitale lorsqu’elle avait perdu connaissance.
Elle avait sentit comme une onde de chaleur la parcourir tandis que leurs forces vitales se mêlaient

Aliana s’en voulait.
Elle s’en voulait d’être si faible, elle se savait capable de grands efforts mais ne pouvait à l’instar des autres métamorphes puiser autour d’elle l’énergie capable de la ressourcer.
Peut être parce qu’elle considérait que c’était voler leur propre force aux animaux, aux arbres, aux pierres et qu’elle voyait cela comme ‘faire le mal’
Tout en sachant son jugement erroné elle avait toujours fait un blocage et ne parvenait pas à surmonter ces barrière et puiser l’énergie afin de se régénérer.
Serrant les dents, elle repoussa la couverture et appela mentalement… Quelques secondes après un renard s’approcha, ils échangèrent un long regard, puis le renard repartit

*les animaux de la forêt veilleront à ce qu’aucune présence mauvaise ne vienne les perturber.*

Elle n’en revenait pas de la force d’Astya, de son abnégation.

*elle est si jeune et pourtant a une âme si pure…*

Avec un dernier regard vers les deux jeunes filles, Aliana se leva, plia la couverture et s’éloigna.